Les premiers documents qui citent le village de Mannevillette datent de la fin du XIème siècle. On y trouve mentionné Magna Villa, en latin « le grand domaine ». Ensuite, vers 1240, « Magna Villa » devient « Magna Villeta ». Cette évolution du nom a vraisemblablement eu lieu pour distinguer Mannevillette d’un autre « grand domaine », celui de Manneville, situé à 4 lieues environ, (et qui est devenu, vers 1210, Manneville-la-Goupil, à cause d’un certain Goupy, ou Goupil, le seigneur du lieu).
Le blason de la commune comporte trois épis et étoiles sur un fond azur qui rappellent la vocation agricole de la commune et les grands espaces. Les épis font référence aux armoiries des Grenier, seigneurs du lieu, tandis que les étoiles rappellent les ancêtres marins de leur famille.
En 1182, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, qui règne sur la moitié ouest de la France, fait don du fief et de l’église de Mannevillette à la toute nouvelle abbaye de Valmont qui venait d’être fondée par Nicolas d’Estouteville. C’est de cette période que date la construction de l’église placée sous le vocable de Saint-Laurent.
Il ne reste de cette version que le clocher qui se présente comme un bel exemple de l’architecture romane de la fin du XIIème siècle. De forme élancée, il comporte, sur chaque face, deux baies, à triple rouleau, séparées chacune par une élégante colonnette au chapiteau décoré de feuilles ou de grostesques. La corniche du toit est supportée par des modillons qui représentent des masques, des figures grimaçantes ou des motifs géométriques.
Les XIVème et XVème siècles amènent avec eux la guerre de Cent Ans, mais aussi des hivers rigoureux, des famines ravageuses et des épidémies incessantes de peste. En ces temps difficiles, Mannevillette est très touchée. Entre 1360 et 1460, la population passe de soixante foyers à vingt deux : deux tiers des habitants sont décimés.
Les dégradations de l’église paroissiale primitive imposent une reconstruction totale de la nef et du chœur en 1889. Entre-temps, en 1850, on reconstruit la sacristie qui s’était effondrée. Les murs du chœur et du chevet s’écartent malgré la présence de contreforts. La cause de cette fragilité de construction est simple : l’église est construite en surplombs au dessus d’un chemin très fréquenté. Les bâtisseurs s’étaient trouvé obligés de construire ainsi l’édifice de manière à respecter la tradition selon laquelle le chevet des églises doit être orienté vers l’est, vers Jérusalem.
Pour éviter ces fragilités qui se renouvèlent, l’église est intégralement reconstruite en brique excepté le clocher du XIIème siècle. L’orientation de l’édifice est modifiée, suivant un axe nord/sud et impose la présence inhabituelle d’un clocher servant de porche à l’entrée. En 1996, le clocher – comme l’ensemble de l’édifice – fait l’objet d’une consolidation et d’une restauration.
Au XXème siècle, la Grande Guerre n’épargne pas Mannevillette qui perd quatorze jeunes hommes au front, morts pour la France. Leurs noms figurent sur le monument érigé dans le cimetière afin qu’ils ne soient pas totalement oubliés.