Les 21 et 22 novembre 2014 s’est déroulé à Montivilliers le colloque intitulé : «  La Seconde Guerre mondiale : Résistance, Écriture et Mémoire ».

Organisé dans le cadre du 70e anniversaire du Débarquement sur les côtes normandes le 6 juin 1944 par le service culturel de la Ville de Montivilliers en partenariat avec Montivilliers, Hier, Aujourd’hui, Demain, le Centre Havrais de Recherche Historique et le Cercle littéraire Condorcet, ce colloque a réuni des écrivains, des universitaires et d’anciens résistants qui se sont penchés sur le rôle des intellectuels résistants dans les conflits de la Seconde Guerre mondiale, se sont posé la question de la définition du mot « résister » et de la nécessité d’écrire.

Marie-Françoise Rose est diplômée d’Histoire et de l’École Nationale Supérieure de Bibliothécaire,

elle fut conservateur des bibliothèques du Havre, de Rouen puis de Versailles, elle est Présidente du Centre Havrais de Recherche Historique.

Claude Aveline a fait partie du réseau de résistance du Musée de l’Homme et il a donné ses archives, des manuscrits et des dossiers concernant le réseau du Musée de l’Homme à la bibliothèque de Versailles. Tous ces documents témoignent de son souci du devoir de mémoire de l’écrivain.

Marie-Claire Dumas est auteur de l’édition des œuvres complètes de Robert Desnos dans la collection Quarto aux éditions Gallimard. Elle est membre de l’association des Amis de Robert Desnos. Elle a également dirigé le Cahier de l’Herne consacré au poète.

Robert Desnos a été membre du réseau de renseignement «  AGIR », arrêté le 22 février 1944, il fut déporté au camp de Flöha en Saxe et est mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de Terezin en Tchécoslovaquie. Dans son poème écrit en 1944 « Le Veilleur du Pont-au-Change » il ne cesse d’exalter la liberté.

Agnès Spiquel est professeur émérite à l’université de Valenciennes, elle a collaboré à l’édition des œuvres complètes d’Albert Camus dans la collection La Pléïade aux éditions Gallimard. Elle est présidente de la Société des Études Camusiennes.

Dans ces lettres Albert Camus s’adresse à un ami allemand fictif qui serait devenu nazi et il lui explique au nom de quels idéaux les résistants ont mené la lutte contre cette idéologie et de quel avenir ils rêvent.

Marie-Charlotte Saint-Martin est diplômée d’un master de recherche d’ « Arts, Lettres et Langues » à l’université du Havre. Dirigée par Yves Ouallet, elle est l’auteure de deux mémoires sur l’expérience concentrationnaire de Jorge Semprun.

Jorge Semprun fut déporté à Buchenwald où il resta plus d’un an ; lors de sa libération il prononce ces mots à ses camarades «  Raconter bien, ça veut dire : de façon à être entendus. On n’y parviendra pas sans un peu d’artifice. Suffisamment d’artifice pour que ça devienne de l’art ! » et ce n’est qu’en 1994 qu’il publiera son ouvrage littéraire «  L’écriture ou la vie »

Fabienne Fédérini est docteur en sociologie, elle est chargée de recherche au CNRS et détachée au groupe de recherche sur la socialisation. Elle est l’auteur de l’ouvrage Ecrire ou combattre, des intellectuels prennent les armes (1942-1944).

Bien que pleinement engagés dans la résistance des intellectuels n’ont pas cessé d’écrire mais cette écriture ne fut pas accompagnée de parution, leur liberté d’expression étant fortement réduite. Cependant écrire demeure essentiel.

Emmanuel Bluteau est journaliste et éditeur, il est également secrétaire général de l’association « Les Amis de Jean Prévost » et auteur de l’ouvrage Jean Prévost, ni peur ni haine paru en 2011 aux éditions Joseph K.

Jean Prévost fut tué par l’ennemi au pied du Vercors le 1er août 1944, seul écrivain mort les armes à la main dans le maquis. Le paradoxe de prendre les armes pour ce pacifiste, devenu héros malgré lui, n’est qu’apparent. Son pacifisme est autant le fruit d’une époque que celui d’un enseignement.

Pierre-Yves Canu fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, résistant dans le mouvement Libération-Nord puis dans le réseau Cohors, compagnon de Cavaillès ; il est aujourd’hui auteur et conférencier.

Comment Jean Cavaillès, professeur de philosophie à la Sorbonne devint journaliste, puis fondateur d’un réseau, le réseau Cohors, consacré à l’action militaire immédiate ? Il fut fusillé par les Allemands dans les fossés de la citadelle d’Arras le 17 février 1944.

Tous les intervenants nous ont montré la démarche d’écriture propre à chacun de ces intellectuels résistants, ont insisté sur leur nécessité d’écrire pour témoigner, pour se souvenir ou pour continuer à vivre.

Ouvrage en vente au prix de 15 € + frais d’envoi